Corps Paysage est une proposition portée en collaboration avec Céline Robineau. Depuis 5 ans, nous avons la joie de porter ensemble cette proposition et de la renouveler au contact des lieux dans lesquels elle se déploie, des différentes thématiques abordées, du groupe constitué.

Nous inventons des ponts entre nos pratiques — Life Art Process, Contact Improvisation, composition instantanée, butô, pratiques somatiques, hypnose ericksonnienne — dans un esprit de recherche et de co-création. Nos propositions prendront appui sur la danse, le dessin, l’écriture et sur la mise en perspective et le partage verbal de nos expériences.

Corps Paysage #7 – La fabrique de la danse et du paysage

Lannion – Du 5 au 9 août 2023

Dans Pour sa 7e édition, Corps Paysage s’inscrit dans le cadre de Kopoyo, festival du bois vert et de l’artisanat qui se déroulera à Lannion en août, et propose d’aborder la fabrique conjointe de la danse et du paysage.
L’anthropologue Tim Ingold voit dans la figure de l’artisan.e celui ou celle qui agit dans un monde de matières actives, dialoguant avec ces matériaux pour faire émerger des formes : « [L’artisan] s’insère dans les processus déjà en cours, lesquels engendrent les formes du monde vivant qui nous environne (les plantes et les animaux, les vagues de l’eau, la neige et le sable, les rochers et les nuages), en ajoutant sa propre force aux forces et aux énergies déjà en jeu ».

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L’action de produire, de faire ou de fabriquer peut alors être pensée comme un processus de croissance et de communication avec des matériaux actifs.
Ce qui nous intéresse, c’est que l’improvisation dans le paysage, la danse in situ, mettent en jeu pour les danseur.euses, des savoirs du même ordre que ceux développés par l’artisan. Le « savoir-faire » artisanal se manifeste alors comme un « savoir-sentir » (un mode d’attention particulier au monde, une prise de conscience fine de la répartition de son poids, de sa respiration, de ses états de corps, de son tonus musculaire, de sa posture) et comme un « savoir-être » (s’accorder à ce qui est déjà présent pour se placer au milieu des choses, des situations, des évènements, accueillir l’inattendu et en prendre soin afin de soutenir la création collective).
Le paysage peut alors être perçu comme un espace productif dans lequel viennent s’inscrire des gestes et s’élaborer un véritable atelier au sein duquel les artisan.es danseur.euses viennent fabriquer des états de corps, des images mouvantes et in fine ce paysage lui-même.
Lors de ce stage, nous vous proposons d’affiner nos savoir-sentir et nos savoir-être (perceptions sensorielles et kinesthésiques, sens de l’espace et du temps), pour fabriquer une œuvre collective qui prendra la forme d’une restitution publique en fin de stage.
Alternant les temps en studio et les explorations in situ, nous nous appuierons, sur différentes techniques de mouvement (danse contemporaine, contact-improvisation, butô, pratiques somatiques, composition instantanée), pour œuvrer ensemble.
Le stage est ouvert à toute personne souhaitant s’engager dans un processus de création in situ

Tarifs : 360€ tarif soutien / 320€ tarif normal / 280€ tarif réduit. Nous contacter si le tarif est un frein.

Inscriptions et réservations :
corps-paysage@riseup.net
06 37 00 25 31 / 06 72 57 06 36

Formulaire de contact

Le Corps Paysage # 6 – Vertiges et Désorientations, à Lannion les 13, 14 et 15 mai 2022, et les 10, 11 et 12 août 2022

Dans la danse des derviches tourneurs, le tournoiement des enfants, les sports de glisse ou les courses de vitesse se retrouve ce même besoin d’étourdissement, d’abandon à l’espace, cette brusque désorientation, ce trouble volontairement recherché de déséquilibre, créant un état organique de confusion.
Si notre époque tend à faire du vertige un simple objet de divertissement de fête foraine ou nous pousse au contraire à une prise de risque incontrôlée (vitesse, addiction, décharge pulsionnelle) impliquant une mise en danger permanente de nos corps, la pratique de la danse peut nous permettre d’apprivoiser ces sensations de vertige et de désorientations.
Le vertige se trouve ainsi au centre de la pratique du contact-improvisation, depuis sa genèse. Les chutes, portés, sauts, roulades, récurrents dans cette danse, viennent suspendre notre rapport au sol, perturber nos perceptions visuelles et stimuler notre système vestibulaire. Cette prise de risque n’est pas une visée en soi, mais une manière de renverser nos repères habituels, de se rendre disponible pour rencontrer l’autre. La désorientation et le déséquilibre sont, pour les danseurs et danseuses, l’occasion d’expérimenter de nouvelles manières de percevoir et de ressentir.
Mais le vertige n’est pas seulement d’ordre physique, il peut-être moral, mental. Cet état de trouble et d’étourdissement vient détruire pour un instant la stabilité de nos perceptions et l’assise de nos connaissances et de nos croyances. Le vertige fait vaciller notre conscience, crée une sorte de perplexité, d’inconfort, de mise à l’épreuve de la stabilité de nos existences.
Et si nous pouvions jouer avec le vertige et nous préparer à l’inconnu des situations ?
C’est ce que nous vous proposons avec cette nouvelle édition de Corps Paysage dans un cadre sécurisant et bienveillant. Car pour expérimenter la perte d’équilibre, éprouver la perturbation de nos repères, s’exposer au vide, il faut déjà avoir apprivoisé le sol. Il faut avoir appris à rouler, à basculer et à rebondir. Il faut avoir cultivé et éduqué son goût de l’instabilité afin d’en augmenter la durée et l’ampleur. Il faut pouvoir se laisser traverser par la gravité, pour justement ensuite pouvoir s’en affranchir.
Dans un aller-retour entre le dedans et le dehors, l’individu et le groupe et à partir de nos outils respectifs – le contact-improvisation, le Life Art Process, l’hypnose, la composition instantanée, le butô – nous vous proposons d’explorer cette relation au vertige et à la désorientation dans ses dimensions tout aussi bien physiques, somatiques, sensorielles et imaginaires.

 

Le Corps Paysage # 5 – Ce qui nous tient ensemble : une exploration à partir des fascias, à Albières dans l’Aude (11), du 7 au 11 août 2021

Après cette année de repli sur soi et de carence en contacts physiques, nous avons eu envie d’articuler nos propositions autour de ce qui nous tient ensemble, à la fois ce qui nous constitue en tant que corps, mais également ce qui nous lie aux autres êtres vivants et nous tisse au milieu.
Le fascia ou tissu conjonctif constitue l’environnement immédiat de chaque cellule de notre corps, enveloppant et unissant toutes les structures (os, muscles, articulations, organes, nerfs, vaisseaux, etc.) au sein d’un réseau fibreux et cohérent. En raison de sa complexité et de sa continuité, ce réseau peut être considéré comme un organe à part entière, l’un des plus grands et des plus étendus du corps. Il est considéré comme « l’organe de la forme », ce qui nous assure littéralement notre tenue.
En nous appuyant sur une exploration des fascias, nous vous proposons de créer des ponts entre corps et paysage, de sentir les résonances et les ramifications avec les processus naturels à l’œuvre chez tout être vivant et d’observer les caractéristiques de cette structure fasciale (tenségrité, plasticité, fluidité) au-delà de notre enveloppe corporelle. En solo, en duo ou en groupe, en studio ou à l’extérieur, nous vous accompagnons dans ce travail aussi bien physique, somatique que sensoriel et imaginaire.